lundi 21 décembre 2009

Avec Nouvel Hermes, décolorons la perversion Narcissique de Nicolas Sarkozy


Cet article tiré du blog Nouvel Hermes nous permet, en donnant la parole à d'autres blogueurs (comme nous le faisons souvent sur ce blog),de nous prémunir de l'apparition de cette perversion narcissique qui nous guette toujours un peu !


Les principaux critères diagnostiques du trouble de la personnalité narcissique veulent que le patient présente au moins cinq des symptômes suivants :

le sujet :

-a un sens grandiose de sa propre importance (par exemple, surestime ses réalisations et ses capacités, s’attend à être reconnu comme supérieur sans avoir accompli quelque chose en rapport) ;

-est absorbé par des fantaisies de succès illimité, de pouvoir, de splendeur, de beauté, de perfection, ou d’amour idéal ;

-pense être « spécial » et unique et ne pouvoir être admis ou compris que par des institutions ou des gens spéciaux et de haut niveau ;

-montre un besoin excessif d’être admiré ;

-pense que tout lui est dû : s’attend sans raison à bénéficier d’un traitement particulièrement favorable et à ce que ses désirs soient automatiquement satisfaits ;

-exploite l’autre dans les relations interpersonnelles : utilise autrui pour parvenir à ses propres fins ;

-manque d’empathie : n’est pas disposé à reconnaître ou à partager les sentiments et les besoins d’autrui ;

-envie souvent les autres, et croit que les autres l’envient ;

-fait preuve d’attitudes et de comportements arrogants.

Notre patient, Nicolas Sarkozy, entre largement dans cette catégorie décrite, entre autre, dans Wikipédia où l’on lira la définition suivante : La perversion narcissique est une tendance à utiliser l’autre pour se faire « exister plus. »

Mais au-delà des symptômes qui renvoient à l’infantilisme du Président de la République – impossibilité de se mettre en retrait, cette façon de bousculer tout le monde pour se faire remarquer au premier rang, ces yeux qui s’allument à la vue d’un beau joujou, tel le stylo Mont-Blanc qu’il empoche en Roumanie, cette façon de dire : « Regardez-là ma meuf, z’en avez une comme ça vous ? » – la forme même de son discours est fortement empreinte d’une structuration narcissique.

Lors de sa dernière prestation télévisée avec Michel Denizot sur Canal+, le Président n’a pu s’empêcher de poser cette fausse question qu’il ne cesse décliner rituellement d’un discours à l’autre en arborant le sourire satisfait de celui qui piège son auditoire :

« Voudriez-vous que je reste à mon bureau, les bras croisés, à ne rien faire ?"

Une phrase qui souligne un activisme sans actes et que le Président accompagnera en croisant les bras.

La parole donc et le geste qui met en scène la dénégation de cette parole. Comme s’il se contemplait dans l’admiration de celle-ci qui, effectivement, interdit toute contradiction de « bon sens. » Avec aussi cette double phrase pour le moins étrange : "TU es le Chef de l’Etat. Si JE n’agis pas maintenant..." Ô miroir, ô mon miroir...

D’ailleurs le « journaliste » n’est choisi que pour son silence complice, il est censé « figurer » le spectateur qui ne peut répondre mais n’a d’autre choix que d’acquiescer.

L’interviewer n’est alors plus que le miroir de la parole présidentielle, miroir et écran dans lequel le Président ne dit rien, n’informe pas mais se regarde et se montre.

La parole présidentielle se fait exhibitionniste. L’écran de télévision est cet espace d’auto admiration dans lequel le spectateur, le « citoyen » dépossédé est réduit à un silence complice : la forme mime le ton d’un débat qui nous impliquerait et rythme un discours qui, ainsi, incarne l’apparence de l’action.

Or Narcisse n’agit pas.

Agenouillé devant son miroir, dans la contemplation de lui-même, il est imperméable au monde et aux autres. Sauf à être admiré.

Sans doute est-ce pour cela que, paradoxalement, tout le sarkozisme repose sur la communication : l’art du faux dialogue.

Ce n’est plus la propagande, injonctive, qui vous somme d’adhérer mais une séduction fondée sur cette absence de réalité de l’Autre réduit au fantasme d’un simple spectateur.

Un Autre déchu de toute citoyenneté, définitivement exilé du champ politique. On comprendra mieux alors pourquoi il n’y a pas un discours sarkoziste mais dix, qui se superposent au gré du temps et de son interlocuteur imaginaire : un discours pour l’électeur d’extrême droite, le lendemain un autre pour celui de gauche et un autre jour pour l’écologiste.

Nicolas Sarkozy s’agenouillera devant n’importe quel discours pour peu que celui-ci le rende admirable.

C’est moi, moi, moi. Avant Obama ou Merckel, Moi ! Cette « communication » est donc un leurre qui vous incite à entrer dans l’espace présidentiel.

L’intimité qu’il feint de vous faire partager n’est rien d’autre que son plaisir solitaire. Le sarkozisme, maladie infantile du néo-libéralisme ?

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