vendredi 29 janvier 2010

Décolorons GreenWashing et mascarades écolos

Greenwashing est un terme anglophone pouvant être traduit par "verdissement d'image". Le greenwashing consiste à mettre en avant les efforts d’une entreprise en termes de développement durable et de protection de l’environnement, alors même que ces efforts ne sont pas réels, ou moins avancés que ce qui est prétendu en termes de communication. Le greenwashing est donc surtout présent dans les publicités mais il est également utilisé pour désigner le rapprochement d'une entreprise avec l'ONU dans le cadre du Global Compact (Pacte Mondial en français). Avec ce pacte, les entreprises s’engagent à aligner leurs opérations et leurs stratégies sur dix principes universellement acceptés touchant les droits de l’homme, les normes du travail, l’environnement et la lutte contre la corruption.

Comment ça marche ?
Les slogans des publicités utilisent des mots ou des expressions qui évoquent la protection de l’environnement et le développement durable. Il s’agit de faire naitre un lien entre le produit et la nature dans l’esprit du consommateur.
Les images et les photos des publicités représentent des paysages naturels et préservés, ou des animaux sauvages, qui incitent le consommateur à associer le produit mis en vente avec la protection de la faune et de la flore.
Une marque qui fait du greenwashing suggère que ses produits sont bénéfiques pour l’environnement, ou qu’elle fait des efforts en ce sens, même si ce n’est pas vrai.
Le greenwashing peut aussi consister à faire un focus sur un point particulier du produit donnant à penser qu’il protège l’environnement. Il laisse généralement des zones d’ombre sur les procédés de fabrication ou des éléments de composition moins reluisants ou moins attractifs.

Qui l’utilise ?
Il n’existe pas de généralité, bien sûr, mais globalement plus le produit vanté est polluant, plus le greenwashing peut être présent, à titre de compensation. De ce fait, l’industrie automobile abuse du greenwashing en mettant en avant une consommation et des émissions faibles, l’utilisation de matériaux recyclés, de biocarburants…

Quelles en sont les conséquences ?
Lorsqu’une entreprise dépense plus d’argent pour faire de la communication verte que pour faire évoluer se méthodes, elle induit le consommateur en erreur de manière intentionnelle. Mal informé, le consommateur peut être amené à faire les mauvais choix, encourageant ainsi la poursuite de ces pratiques, au détriment de la protection environnementale et des entreprises respectueuses de l’environnement.

Que peut-on faire ?
L’éco-consommateur doit rester vigilant quant aux sirènes vertes des publicités de produits polluants. Il lui incombe de s’informer au maximum sur les produits consommés. Toute publicité qui camoufle des éléments, qui utilise des arguments douteux, mensongers ou invérifiables, doit l’alerter. Face à publicité mensongère ou inexacte, des sites vous permettent de porter plainte pour faire cesser ces pratiques. Il est également important de prêter attention aux labels, à la composition des produits, à leur provenance, ainsi qu’à leur mode de consommation.

Source : Greenzer

Flagrants délits de GreenWashing !

Pour y voir clair, examinons quelques récentes campagnes se positionnant dans l'axe «écologique». Pour se faire nous nous baserons sur 5 critères (voir Greenwashing.com) déterminant si oui ou non cette publicité est une mascarade écologique :

1.La pub jongle avec les mots afin de nous faire croire en un aspect écologique qui en réalité n'est pas.
2.La pub utilise des images associées à l'environnement dans le seul but de paraitre écologique.
3.La pub présente un fait ou un slogan flou nous laissant croire à un bénéfice environnemental.
4.La pub exagère la qualité ou le rendement écologique de son produit/entreprise.
5.La pub camoufle des faits importants instaurant le doute et la confusion chez le consommateur.








jeudi 28 janvier 2010

Sur les traces du médecin allemand des maquisards avec Michel Martin

Fils du cofondateur du maquis du Bager, Michel Martin a rassemblé plusieurs documents historiques sur le parcours de Hans Serelman. (PHOTO P.S.)

Auteur du livre de référence sur la « Résistance en haut Béarn », ancien élu oloronais et militant communiste, Michel Martin regardera la télévision samedi matin. France 3 diffuse, en effet, le documentaire consacré au médecin allemand du maquis du Bager, Hans Serelman, qui repose au cimetière de Sainte-Marie.

Michel Martin a ouvert ses archives au réalisateur et l'a conduit sur les lieux clés du parcours béarnais de cet homme que rien ne prédestinait à mourir à Eysus en 1944. Le personnage est peu connu à Oloron. Il a pourtant marqué l'histoire du pays.

Protestations
Juif allemand, Hans Serelman avait été interné à Dachau pour avoir donné son sang, en 1935, à un de ses compatriotes. « Juste après les lois ségrégatives de Nuremberg. Il était sanctionné pour avoir souillé le sang d'un Aryen de race pure. Ce n'est que suite à une vague de protestations qu'il a été libéré », raconte Michel Martin.
Hans Serelman a finalement émigré pour rejoindre les Brigades internationales sur le front de l'Aragon. Son engagement finira par le conduire au camp de Gurs, comme beaucoup d'autres, en 1939. Là, il soignera les internés. Mais il laissera aussi de nombreuses statistiques sur la réalité du site d'où il s'évadera en 1943.
D'abord caché à Jurançon chez une famille de protestants, il rejoindra la trentaine de maquisards du Bager commandés par le capitaine Valmy, Étienne Martin. « Il a participé à quelques actions. Mais il a surtout assuré sa fonction de médecin. À défaut de médicaments, il soignait surtout avec les plantes », indique Michel Martin.

Dernier survivant
Aux côtés de trois de ses compagnons, dans une grange d'Eysus, Hans Serelman est tombé sous une rafale de mitrailleuse nazie dans la nuit du 18 au 19 juin 1944. « Son corps a été brûlé au lance-flammes. Après guerre, il a été enterré au cimetière de Sainte-Marie », poursuit Michel Martin qui a rassemblé plusieurs documents historiques sur le personnage tout au long de ces dernières années.
« L'historienne Dora Schaul m'a donné beaucoup d'éléments. En 2004, en visite à Oloron et au camp de Gurs, une vingtaine de membres de la famille Serelman m'a donné beaucoup d'informations complémentaires et des photos ».
Dans le documentaire de France 3, on retrouvera également le témoignage de l'Oloronais Robert Félix, dernier survivant du maquis.

Source : Sud Ouest

mercredi 27 janvier 2010

AG de l'AMAP et l'Appel "Alimentons nos Régions"


Programme de l'AG de l'AMAP d'Oloron du Samedi 30 Janvier
Lieu : ancienne Mairie-quartier Ste Marie, à côté de la cathédrale


De 15h à 17h : Débat Prenons le temps d’avancer ensemble notre réflexion sur la question de la sauvegarde de la terre agricole et le développement de circuits-courts pour une alimentation préservant la santé et l'environnement.

Echangeons sur l’appel « Alimentons les régions » : de nombreuses AMAPs ont répondu à cet appel, et nous à Oloron ?

De 17h30 à 19h30 : A.G. décisionnelle AMAP
- Tour d’horizon des différents contrats en présence des producteurs.
- Point sur la distribution et la gestion informatique de l’AMAP.
- Renouvelement des trésoriers et des coordinateurs. Appel à bénévoles SVP , besoin d’aide !
- Parler de l’à venir : installation maraîchère en cours et liste d’attente légume, nouvelle organisation de la distribution et signature de contrats, réunion inter-AMAP en février…

L’apéro auberge-espagnole à 19h30 pour partager un moment convivial et faire plus connaissance entre amapiens.Repas sorti du sac : chacun amène au choix, salé, sucré, solide, liquide...

Coin enfant : On organise une salle de jeux pour les enfants à côté de la salle de réunion, amapiens-parents ne restez pas « coincés à la maison » ! Venez en famille avec des jeux et tapis et on se relaiera entre tous les parents pour surveiller les jeunes pousses !

NB : L’ancienne mairie, c'est rue St Grat, près de la cathédrale Ste Marie, au dessus du passage Saurine. A samedi !

L'appel de la jeunesse, présenté par Martin Rieussec d'Oloron Sainte Marie...



Martin Rieussec, habitant d'Oloron Ste Marie et porte parole de l'appel de la jeunesse nous présente cet appel qui rassemble le témoignage de milliers de jeunes, qui n'acceptent la dégradation de l'environnement et ses conséquences sur la santé : cancers, baisse de la fertilité, allergies, asthme, diabète, obésité...
Signez-le sur Appel De la Jeunesse

mardi 26 janvier 2010

La conférence gesticulée de Franck Lepage...



Un extrait de la "conférence gesticulée" de Franck Lepage : Inculture(s). Le langage officiel y est étudié comme un sujet digne de son nom.
Pour plus d'infos : http://www.scoplepave.org .

lundi 25 janvier 2010

LGV Vs Le Fantome de Fer...


La Maison du Parc national des Pyrénées vous propose de faire revivre la ligne Pau-Canfranc sur grand écran à l’occasion de la diffusion du film «les Fantôme du Fer» à la Maison du parc d’Etsaut. Dans la chaîne montagneuse des Pyrénées, entre Oloron et Canfranc, une ligne de chemin de fer s’est endormie. Cette ligne emblématique fait aujourd’hui l’objet d’un film : « Les Fantômes du Fer », diffusé mardi 26 janvier à 20 heures à la Maison du parc national à Etsaut en vallée d’Aspe.

« Ce n’est pas un reportage », précise Jean-Baptiste Becq, le réalisateur. « On a voulu fuir l’aspect pédagogique. Notre but était d’écouter ceux qui ont connu le temps où les trains circulaient. Le film est conçu comme un recueil de témoignages. » Derrière ces fantômes se cachent des hommes refusant l’oubli et dont les voix résonnent dans la vallée d’Aspe. Dans les wagons, des personnages étonnants, des rencontres passionnantes : René Gouin-Rabal, Jean-Pierre Bergès, Michel Raby, Gilles Salabert… « Les chemins de fer » sont à la fois la mémoire de l’homme, et les traces colossales que ponts et viaducs imposent ça et là.

Représentation en présence du réalisateur, suivie d’un pot de l’amitié offert par le Parc national des Pyrénées.
Entrée libre.


Voir la Bande annonce

dimanche 24 janvier 2010

Jean-Luc Mélenchon sur la retraite à 60 ans

Jean-Luc Mélenchon aux micros de France-Info sur les retraites, les privatisations, le jusqu'au-boutisme des europhoriques, la novlangue néolibérale, le verrouillage du débat démocratique, la redistribution des gains de productivité, les reniements du PS, le maintien de la retraite à 60 ans et les idées reçues sur son financement.




Jean-Luc Mélenchon

vendredi 22 janvier 2010

Rony Brauman: "Les américains n'ont pas encore opéré un seul blessé en Haïti"

Le saviez-vous ? Les Américains, avec leurs avions, leur porte-avions, leurs jeeps, et leurs cargaisons de machines à faire des glaçons, n'ont pas encore opéré un seul blessé en Haïti. C'est Rony Brauman, ancien président de Médecins sans frontières, qui a lancé cette petite bombe sur notre plateau. Il y avait là le patron de l'information de France 24, et un médecin haïtien. Tous deux en ont été abasourdis. Anti-américanisme primaire ? On verra bien. Nul doute que l'on va en entendre parler. En revanche, il est certain que la fable édifiante que nous racontent chaque soir les JT (le sauveteur blanc, l'enfant noir, et le pillard) nous masque une réalité tellement plus complexe. Un seul exemple : les premiers sauveteurs, ce sont les Haïtiens eux-mêmes (Brauman encore). Mais c'est tellement moins télégénique !


"La grande partie des capacités logistiques de l'armée américaine est mise au service d'elle même et non pas au service des secours"



Arrêt sur image

Communiqué de Gédéol sur l'autoroute Pau-Oloron


Pau-Oloron: nos élus empêtrés dans le passé...

Nos élus avancent à reculons, les yeux tournés vers le XXème siècle: ils prévoient le doublement du trafic en 15 ou 20 ans entre Pau et Oloron et ne misent que sur le développement économique.

Sont ils aveugles ?
Ce pari ne se fonde que sur une prolongation tendancielle des évolutions passées. Mais le monde et notre territoire vont-ils continuer à évoluer au cours des 50 prochaines années comme ils l'ont fait pendant la 2ème moitié du XXème siécle ?

Non, car d'une part, c'est l'augmentation de la quantité de pétrole extraite chaque année qui a permis la croissance économique et cette quantité est maintenant arrivée à son maximum. Nos élus ont ils entendu parler du pic de production de pétrole?

D'autre part, nous pouvons tous constater que cette croissance économique n'apporte plus d'amélioration à la qualité de nos vies mais qu'elle diminue avant tout la capacité de la biosphère à subvenir à nos besoins. La croissance économique nuit à nos enfants et détruit irrémédiablement leur avenir.

Ce dont nous et nos enfants avons besoin, c'est d'un travail au plus près de chez nous, de terres agricoles proches pour nous nourrir, de faire vivre le commerce de proximité, bref de relocaliser notre économie. Le développement que nous devons privilégier, c'est celui des transports en commun!

Avec les centaines de millions € prévus pour ce projet nous pourrions sécuriser la N134 et mettre en place des transports en commun performants.

Avec ces centaines de millions € gâchés nos élus nous entrainent dans leurs rêves obsolètes et nous risquons de le payer très cher.

Communiqué de Gédéol du 21 Janvier 2010 sur l'autoroute Pau-Oloron , envoyé à la République, Sud ouest et Radio Oloron.

Plus d'infos sur le site de gédéol (groupe pour la décroissance à Oloron) : Ici

jeudi 21 janvier 2010

Variétés anciennes: A la recherche de la "jaune d'Oloron"

Où sont-ils cachés les fruits de notre enfance, pour qu'on ait tant de mal à les trouver et à les savourer ? museaux de Lièvre, Mouille Bouche, Verdane, Roussanes, Guindhoul, Nogarelles, Très à la Rissou... ces fruits ont disparu des marchés, et ils ne sont pas légion les pépiniéristes qui en greffent encore. Et pourtant, elles sont restées à jamais gravées dans nos mémoires, ces pommes, poires, prunes, pêches et autres cerises, noix, châtaignes qu'enfant l'on a croquées sous l'arbre des grands-parents ; au point que la plupart des fruits qu'on achète aujourd'hui paraissent plus fades, moins sucrés, moins parfumés que ceux de nos souvenirs... et combien sommes-nous à avoir pu apprécier les figues, qui connaît la nèfle, la sorbe, qui sait que le Sud-Ouest a produit des abricots, des amandes et des grenades ? Les variétés locales, dédaignées depuis plusieurs décennies, aux calibres moins homogènes et aux épidermes moins parfaits que ceux auxquels s'est accoutumé le consommateur, constituent un trésor, un patrimoine lentement constitué au cours des siècles grâce aux soins patients des paysans. Désormais, grâce à l'opiniâtre travail de passionnés, ces oubliées de l'histoire récente retrouvent leur place dans le cœur des amateurs. Les recherches des conservatoires ont permis d'inventorier une part de l'énorme création variétale qui eut lieu au fil des siècles, notamment dans le Sud-Ouest.

source: Les fruits retrouvés: histoire et diversité des espèces anciennes du Sud-Ouest Par Évelyne Leterme


La jaune d'Oloron est une pêche jaune orangé peu colorée, de gros calibre, juteuse et au goût très parfumé. L'arbre est très productif et très vigoureux. Elle présente un bon comportement face à la cloque, au monilia, à la rouille ainsi qu'aux gelées d'hiver. Sa récolte plutôt tardive intervenant début septembre, cette pêche était particulièrement adaptée aux conditions climatiques locales.

Cette variété semble hélas avoir disparu. Certains individus se cachent peut-être au sein d'une haie vive ou au fond d'un jardin en friche ? Quelques-uns de nos lecteurs en ont peut-être sans le savoir dans leur verger. Il y a sûrement parmi nous des anciens qui possèdent des informations sur la jaune d'Oloron.

A suivre...


Conservatoire végétal régional d'Aquitaine

mercredi 20 janvier 2010

L'autre B.A.C : la brigade des Activistes Clowns


La CIRCA (l’Armée Clandestine de Clowns Insurgées et Rebelles – en anglais The Clandestine Insurgent Rebel Clown Army) est une armée de « fous et de rebelles, de radicaux et racailles, escrocs et traîtres ». Pourquoi ?

Nous sommes clandestin-e-s car nous refusons le spectacle de la célébrité, car nous montrons que nos mots, rêves, désirs sont plus importants que notre biographie, car nous rejetons la société de surveillance, de contrôles, de records… car nous reconnaissons le pouvoir de nos actes et que nous résistons avec farce. Nous sommes insurgé-é-s car nous rions de tout et n’importe où. Les idées peuvent être oubliées, ce qui fait que notre imagination est irrésistible. Nous improvisons nos tactiques sur le terrain. Tout est possible ! Nous proclamons la liberté absolue et immédiate pour tous les êtres vivants. Il suffit de vouloir faire tout ce que l’on veut pour pouvoir faire tout ce qu’on veut.

Nous sommes rebelles car nous aimons l’amour de la vie, nous ne voulons pas changer le monde, mais « notre » monde. Nous désobéirons et déserterons tous ceux/celles et ce qui abuse et accumule du pouvoir et détruit la vie. Nous transformons tout : notre façon de vivre, créer, aimer, manger, rire, jouer, apprendre, écouter, penser et tout ce qui fait que l’on est rebelle.

Nous sommes clowns car ce que nous faisons est idiotement intelligent, nous créons de la cohérence avec de la confusion, nous développons le clown qui est en nous, oui ! Ce qui permet de toujours dire oui, car nous pouvons avancer avec n’importe quoi et qui, et aller vers tout.

Nous sommes une armée car nous vivons sur une planète en guerre permanente (guerre de l’argent contre le vivant, du progrès contre le futur…). Le combat requiert de la solidarité. Notre guerre est absurde car nous les clowns, sommes pathétiques et qu’en groupe nous sommes une force dangereuse. La CIRCA fonctionne sans chef et sans centralisation. Les clowns fonctionnent sous la forme de « troupeaux de clowns », soit des groupes affinitaires ayant une grande autonomie.
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mardi 19 janvier 2010

Avec l'UMP, la France change...beaucoup

Pour illustrer son clip de campagne des régionales, l'UMP a fait appel à une agence de communication américaine.



Voici le clip original dans son intégralité.

"La France change"

"Par rapport aux autres pays, on a fait mieux. Notre pays change. Notre pays change rapidement et profondément. Bien sûr, il reste beaucoup à faire, mais le mouvement est lancé, et la France change un peu plus chaque jour"



"Pendant ce temps dans nos régions, rien ne change, il ne s'y passe rien"



lundi 18 janvier 2010

Le rêve américain de Christine Ockrent

Voyage en grande bourgeoisie

Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon vous proposent un voyage en grande bourgeoisie.

La grande bourgeoisie est la dernière « classe pour soi », une classe dans laquelle la conscience de classe est très forte. Les (très) riches pratiquent le « collectivisme pratique » : une solidarité sans faille existe entre les membres du groupe. Ni vue, ni connue, la grande bourgeoisie peut espérer continuer à prospérer.

Le jardin naturel de Jean-Marie Lespinasse

Depuis 40 ans, Jean-Marie Lespinasse pratique le jardinage. Il fut toujours désireux de réaliser un jardin d'une conception proche de celle de la nature, sans produits chimiques, loin des contraintes des cultures contemporaines : labour, engrais, traitements phytosanitaires, désherbage... La terre du jardin a une valeur, une réputation reconnue depuis plusieurs générations.
Nous devons conserver ce patrimoine. La terre vit, ce n'est pas un simple support inerte. Cette vie est alimentée, stimulée par la présence et l'activité de toutes les plantes qu'elle accueille. Il est facile aujourd'hui d'adopter un mode de culture évitant la désorganisation des sols et la pollution croissante des légumes. Pour cela, il faut retrouver les sols que nous avons en forêt, en prairie et favoriser la circulation de l'eau et de l'air avec une matière organique apportée en surface de façon permanente, se décomposant par couches successives, qui relance et stimule la vie microbienne du sol. Il est possible d'obtenir une fertilisation naturelle en favorisant le déroulement naturel des cycles biologiques et en évitant de les perturber par l'emploi d'engrais chimiques soluble et de pesticides.


samedi 16 janvier 2010

La doctrine Obama : «Dans une humanité imparfaite, la guerre perpétuelle est de mise»

Source image
Dans le brouhaha de la réunion de Copenhague sur les changements climatiques, avec la pause des fêtes, le discours de réception du prix Nobel de la paix du président Obama est passé à la vitesse de l’éclair. Pourtant, il s’agit d’un discours important qui, de façon bien contradictoire, justifie la guerre, surtout celle de l’empire américain et ses alliés envers le reste du monde, et la glorifie presque. La plupart des médias ont glorifié son habileté oratoire à traiter en même temps de la guerre et de la paix. Les Républicains ont tous été d’accord avec ses propos ! Nous vous soumettons ici une autre analyse tirée du site internet ‘globalresearch.ca’ (10 décembre 2009).


Barack Obama, président et commandant en chef des armées des États-Unis d’Amérique a prononcé son discours d’acceptation du prix Nobel de la paix à Oslo le 10 décembre dernier. Immédiatement, un débat s’est enclenché dans les médias sur une possible doctrine Obama.

En faisant référence à Martin Luther King jr. et Mohandas Gändi, (en n’utilisant que son nom de famille), en ne mentionnant pas les ex-présidents américains ayant obtenu le prix antérieurement soit, Théodore Roosevelt, Woodrow Wilson et Jimmy Carter, et en ne mentionnant que Ronald Reagan, Richard Nixon, et John f. Kennedy parmi ses prédécesseurs, le chef du pouvoir incontesté de la super puissance américaine a parlé avec l’assurance et la conviction personnelle d’un clairvoyant et d’un probable prophète. Pour le philosophe allemand Friedrich von Schlegel, le genre de prophète qui se tourne vers le passé.

Avec une allure visionnaire et un rythme de discours solennel il a déclaré : « La guerre est un moyen parmi d’autres qui est apparu sur terre avec les premiers hommes ». Peut-être que cette assertion non démontrée réfère au livre de la Genèse qui raconte le meurtre d’Abel par son frère Caïn. Il ne s’agissait pourtant pas là d’une guerre, loin s’en faut. Le président Obama ne nous a pas donné d’indication quant à la formation de sa conviction que la guerre contemporaine fait partie intégrale de l’histoire humaine.

Les paléontologues font généralement remonter l’arrivée de l’homme actuel, l’homo sapiens, à deux cent mille ans, même si les premières preuves historiques écrites ne remontent pas à plus de deux mille quatre cent ans. Peut-être que des journalistes aventureux se permettront de demander au président et à ses rédacteurs de discours comment ils peuvent masquer cent quatre-vingt-dix-sept mille six-cents ans d’histoire et prétendre prouver que la pratique de la guerre est aussi vieille que l’humanité et inséparable de la condition humaine. Peut-être que l’illusion de l’omniscience serait la réponse.

Le discours d’Oslo est rempli de signes d’appropriation d’attributs divins pour soi-même, d’un fatalisme anthropologique et historique et d’une profonde conception pessimiste de la Providence.

Le président affirme que : « … aucune guerre sainte ne peut être juste. Parce que si vous êtes convaincuEs que vous portez la volonté divine vous n’aurez aucune limite (…) Rejoignons le monde qui doit être,(celui) qui reflète la part de divin qui réside en chacun de nous ». Donc, tout argument contre le divin est faux, une hérésie un sacrilège ; Washington est vrai, ne se trompe pas, se suffit à lui-même et peut justifier toute action aussi violente et mortelle qu’elle soit. Une démonstration non équivoque de la vieille théorie manichéenne transportée dans le monde moderne. Lire la suite

mardi 12 janvier 2010

Vincent Peillon "La suppression des Grandes Ecoles, ça veut dire internaliser à l'Université l'excellence"

Vincent Peillon aux micros de France Inter sur l'égalité républicaine, l'Ecole, l'Université, la suppression des Grandes Ecoles et la sélection par les mathématiques.

extrait:
Il y a quelques années, un de vos collègues avait parlé de la préférence française pour le chômage. Moi je pense qu'il y a une préférence française, derrière tous les discours hypocritement républicains, pour les inégalités. Vous parliez à l'instant du modèle américain. Nous sommes je crois le seul pays des grandes démocraties occidentales où ce sont les enfants des classes défavorisées qui financent les études des enfants des classes favorisées. Nous avons une Université très pauvre, tout le monde s'en plaint. Nos étudiants ne coûtent pas cher, par contre nos élèves de classes préparatoires coûtent très cher. Je pense que tant qu'on organisera un système dual, les Grandes Ecoles d'un côté, les Universités de l'autre, on aura ce dysfonctionnement. Autrefois il y avait à la fois l'Ecole Primaire et l'Ecole Primaire Supérieure, les républicains les ont réunies, ça a été une bonne chose. Moi je suis, je le dis depuis dix ans, pour la suppression des Grandes Ecoles, ça veut dire, internaliser à l'Université l'excellence. Nous donnons beaucoup d'argent à ces Grandes Ecoles. Nous levons maintenant des fonds privés et nous paupérisons, nous appauvrissons nos Universités dans lesquelles d'ailleurs nous parquons des enfants à qui nous avons fait une promesse républicaine, celle des classes défavorisées et moyennes, qui n'est pas tenue. Alors c'est un bon projet. Non pas celui des quotas. Ca a été rectifié. J'étais farouchement contre. L'idée de rendre l'accès aux grandes écoles plus démocratique. Qui pourrait être contre ? Mais je pense que le problème fondamental qui est le notre, celui d'une excellence collective, devra passer par cette suppression, et donc les intégrer. Dès que vous êtes excellent on vous sortira de l'Université, faudra pas se plaindre que les Universités soient en difficulté. Ca vaut pour les professeurs, ca va le valoir de plus en plus. Ca vaut pour les fonds publics, ça vaut maintenant puisqu'on fait des Fondations, pour les fonds privés. Donc on est en train d'organiser, c'est pour ça que je parle de préférence française pour les inégalités dans une très grande hypocrisie, un système totalement dual. Ca vaut d'ailleurs aussi, il faudrait reparler des problèmes dont nous avons parlé à Nanterre dans ce quartier très difficile des Pâquerettes, de la sectorisation des élèves. Car en réalité derrière les inégalités scolaires, vous avez d'abord les inégalités territoriales et sociales. Et tant que la France ne résoudra pas ce problème absolument majeur,tout le monde le sait, absolument majeur, l'école ne pourra pas résoudre toute seule les problèmes de la société. Donc je pense que sur l'Université, la vraie réforme, la grande réforme, c'est demain de pouvoir introduire l'excellence dans les Universités en supprimant ces deux filières.

Vincent Peillon, député PS européen, mardi 12 janvier 2010

Ecouter la suite sur dailymotion



France Inter

Le déficit de l'Etat à un niveau record

AFP
12/01/2010
Le déficit du budget de l'Etat français s'est creusé jusqu'au niveau record de 143,3 milliards d'euros au 30 novembre, contre 66,6 milliards un an plus tôt, et est attendu sur l'ensemble de 2009 légèrement sous la barre des 140 milliards, a annoncé aujourd'hui le ministère du Budget.

samedi 9 janvier 2010

Des images et des jeunes. Exploration des nouvelles cultures de l’image

<object style="width:320px;height:260px"><param name="movie" value="http://uptv.univ-poitiers.fr/web/data/flvplayer.swf?file=http://chronos.campus.univ-poitiers.fr/flv/U2E08-Rosse.flv&width=320&height=260&image=http://uptv.univ-poitiers.fr/web/data/vignettes/s1013095711.gif&usefullscreen=false" /><param name="quality" value="high" /></object>

Des images et des jeunes. Exploration des nouvelles cultures de l’image - Les comportements addictifs liés aux NTIC

Intervenant(s) : David Pucheu. Elizabeth Rossé.

Date de publication : 17/09/2008

Durée : 00h 53min 22s

UPtv, la chaîne internet de l'Université de Poitiers

vendredi 8 janvier 2010

La vidéo des voeux présidentiels 2010

Des substances radioactives bientôt à la maison

Le Gouvernement autorise par décret l’ajout de substances radioactives dans les biens de consommation...

Hier, comme tous les mois, je reçois mon mensuel UFC Que Choisir à la maison. Bien installé dans mon canapé je commence la lecture du numéro 477 de janvier 2010. Arrivé à la page 4, heureusement que j’étais assis ! Titre de l’article : « Déchets nucléaires : on risque de les avoir chez soi. »

Arrivé à la fin de sa lecture, atterré, je n’ai plus qu’une seule question aux lèvres : « Mais qui donc arrêtera cette bande de cinglés qui nous gouvernent ?! » De quoi s’agit-il ?


En infraction au code de la santé publique de 2002, malgré un avis défavorable de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) et en violation à la loi du 28 juin 2006 sur la gestion des matières et déchets radioactifs, le Gouvernement de la France a fait passer en douce un arrêté en mai 2009 autorisant l’ajout de substances radioactives dans les biens de consommation et les matériaux de construction.



Ça veut dire, que si l’arrêté n’est pas annulé, tout ce que nous consommons, des vélos et des meubles en passant par les vêtements, les voitures, les emballages, le ciment, la laine de verre, les vitres… etc… etc… pourront être susceptibles, sans qu’on le sache, de libérer dans notre très proche environnement des radionucléides pendant toute la durée de leur élimination… c’est-à-dire au minimum 30 ans. Or, l’ASN est très claire : elle interdit la dilution comme mécanisme d’élimination. Pour en savoir plus vous pouvez vous reporter à l’article.

Ici, le scandale de l’amiante, du sang contaminé, du nuage de Tchernobyl qui s’arrête à nos frontières, de la pollution routière… etc… sont relégués au rang de simples épiphénomènes. Mais le plus grave, c’est qu’au sein même de notre gouvernement il y ait des mecs qui aient pu penser à ça… simplement y penser !

Quelle idéologie devenue démente les aveugle à ce point là ? Quelle toute-puissance les anime pour qu’ils puissent s’autoriser à légiférer à tour de bras (Hadopi, Taxe carbone…) des lois et des arrêtés anticonstitutionnels ?

Qui les arrêtera ? Nos députés, devenus de simples godillots sans plus aucune représentativité ni aucun pouvoir ? La presse inféodée au pouvoir financier ? La justice qui se trouve de plus en plus amputée de tous les outils lui permettant un minimum de contrôle sur la délinquance en col blanc (disparition du juge d’instruction, dépénalisation du droit des affaires et de la consommation, refonte des services de la Répression des fraudes…) ? Les instances scientifiques noyautées par les intérêts privés ? Plus aucun contre-pouvoir ne fonctionne véritablement… Ne reste, peut-être, que le fragile garde-fous (jamais l’expression n’a été aussi exacte !) du Conseil Constitutionnel… Frêle bouée…


lu sur Slate.fr

jeudi 7 janvier 2010

« Les miettes » un court-métrage de Pierre Pinaud

« Les miettes » est le dernier court-métrage de Pierre Pinaud.

Une ouvrière vit dans sa petite maison, travaille dans une usine, fait ses courses dans un commerce. Un matin, alors qu’elle se prépare pour aller au travail, l’usine qui sert de toile de fond à son univers se déplace progressivement et sort du champ.

A la fin de sa journée de travail, elle ramasse les miettes et s'en retourne chez elle. « Les miettes » sont la monnaie de l'univers du film. Juste métaphore, puisque c'est bien la marque du néolibéralisme de faire du salaire un résidu, et même un coût résiduel, à la fois parce que la machine remplace l'homme et parce que, comme dans le film, l'ouvrière d'ailleurs remplace l'ouvrière d'ici. Comment retenir l'usine ? Avec son amoureux, l'héroïne s'y essaye. En vain ?


Discours de Chavez à Copenhague : La vidéo intégrale

L'intégralité du discours incroyable d'Hugo Chavez à Copenhague.

Une vidéo à voir, sous-titrée en français, et d'une durée de 19m50s



La fin du discours est disponible ici

Bastingage : La petite sirène de Copenhague dans la mirette de Christian Laborde


Ce texte est tiré de « Bastingage », chronique de Christian Laborde, écrivain, publiée chaque mois sur le site Internet de la ville de Pau.

Je n'ai plus un seul Kleenex. J'ai refilé tous mes paquets « Pocket », toutes mes boites grand format achetées à Auchan à la Petite Sirène qui, assise sur son rocher, juste au-dessus des eaux sales, pleure dans le port de Copenhague.

La Petite Sirène est l'être le plus malheureux de la terre, plus malheureuse encore que les ours polaires en équilibre sur une portion de glaçon qui fond. Les ours, elle les connaît. Elle leur avait dit : « Je vous sauverai à Copenhague. » Elle avait dit : « Je sauverai les girafes, les éléphants, les arbres, les rivières, les dauphins, les baleines... » Elle avait dit : « Je plaiderai à Copenhague la cause de la planète toute entière. » Elle comptait sur son chant, sur son réservoir infini de bulles de sons. Ah ! le chant de la Petite Sirène : aucun marin, aucun homme ne peut y résister. Elle chante et sa voix, son blues, les perles de son souffle nous entraînent « vers des fonds ultra-utérins, délicieux terrain ». Elle chante, nous devenons de minuscules Nautilus de chair et visitons, dans son sillage, les lieux les plus nacrés des océans.

Durant tout le sommet, chaque jour, chaque nuit, elle a chanté, chanté, ses petits seins pris dans les mains du vent. Elle voulait attirer l'attention de Barack Obama, et lui parler des ours, et des enfants d'Afrique qui ont de moins en moins d'eau et de plus en plus faim. Mais le Président des Etats-Unis d'Amérique qui avait un Prix Nobel de la Paix à recevoir et deux guerres à mener, n'aura prêté aucune attention aux notes qui sortaient de sa bouche marine. Elle voulait attirer l'attention des Chinois. Mais les Chinois dont les yeux sont pleins des fumées que crachent leurs usines ne l'ont même pas vue. Elle s'est efforcée de loger dans leurs oreilles ses plus beaux sons, mais dans leurs oreilles, il y a aussi de la fumée. Le Président de la République française est passé à quelques centimètres de son rocher. Alors elle a chanté tant qu'elle a pu. Mais il ne l'a pas entendue : il courait. Il était à fond. Il court et parle tous les jours, court en parlant, parle en courant. Comment pourrait-il capter un son délicat, plein de beauté et de vérité, lui qui, chaque jour, ajoute au brouhaha qui l'entoure le brouhaha qu'il fabrique?

Le Petite Sirène de Copenhague pleure sur son rocher, juste au-dessus des eaux sales. Elle avait tant de choses importantes, capitales à dire, tant d'hommes et tant d'animaux à sauver.

La Petite Sirène de Copenhague, dès que ses frêles forces reviennent, chante encore sur son rocher, juste au-dessus des eaux sales. Mais nous, comme Obama, comme les Chinois, comme le président de la République française, nous n'entendons pas son chant. Nous n'entendons rien car nous avons cessé d'être des gens de l'être. Nous sommes devenus des gens de l'avoir. Entre le chef indien Seattle, de la tribu des Duwamish, et Franklin Pierce, Président des Etats-Unis d'Amérique, nous avons choisi Franklin Pierce. En 1854, Franklin Pierce contacte le chef Seattle : il veut acheter la terre sur laquelle vit la tribu des Duwamish. Le chef Seattle lui répond ceci : « Mais comment pouvez-vous acheter ou vendre le ciel, la chaleur de la terre ? L'idée nous paraît étrange. Si nous ne possédons pas la fraicheur de l'air et le miroitement de l'eau, comment pouvez-vous les acheter ? Chaque parcelle de cette terre est sacrée pour mon peuple. Chaque aiguille de pin luisante, chaque rive sableuse, chaque clairière et chaque bourdonnement d'insecte est sacré dans le souvenir et l'expérience de mon peuple (1) »

La Petite Sirène de Copenhague est inconsolable, et moi je n'ai plus aucun Kleenex. J'essuie délicatement ses joues avec la manche de ma chemise.

Site Internet de Christian Laborde

(1) "Paroles du chef Seattle", Editions Le Grand Chardon.

mercredi 6 janvier 2010

Sandouville: Le clip de défense des ouvriers Renault

"Sandouville", une chanson pour défendre les ouvriers de l'usine Renault de cette ville située près du Havre. Son auteur s'appelle "Bradouchka", il a 23 ans, et il est lui-même ouvrier dans une usine d'Evreux, dans l'Eure.

« Le Moment unipolaire et l’ère Obama » : une conférence de Noam Chomsky

Le 21 septembre 2009, Noam Chomsky prenait la parole dans l’immense hall Nezahualcóyotl de l’Université Nationale Autonome du Mexique (Mexico), pour une intervention limpide. Comme personne ne s’est (pour l’instant) avisé de la traduire,Article.11 nous en propose une version francophone. Entre dégonflage du mythe Obama et mise à nu de la politique étrangère américaine, un texte aussi riche que pertinent.

Quant on se penche sur les affaires internationales, il est important de garder à l’esprit plusieurs principes considérablement répandus et utilisés. Le premier est la maxime de Thucydide : les forts agissent tel qu’ils le veulent, et les faibles souffrent tel qu’ils le doivent. Elle a un corollaire majeur : les États puissants s’appuient sur des spécialistes de l’apologie dont la tâche est de démontrer que les actions des forts sont nobles et justes et que si les faibles souffrent, c’est de leur faute. Dans l’occident contemporain, ces spécialistes sont appelés « intellectuels » et, à quelques exceptions près, ils remplissent leurs fonctions avec habilité et bonne conscience, quelle que soit l’incongruité de leurs déclarations. Cette pratique remonte aux origines de l’histoire écrite.

Un second thème directeur fut exprimé par Adam Smith. Il parlait de l’Angleterre, la plus grande puissance de son époque, mais son observation peut se généraliser. Smith observait que les « architectes principaux » de la politique anglaise étaient les marchands et les fabricants, lesquels s’assuraient que leurs intérêts personnels soient bien servis par la politique, quelles qu’en soient les conséquences néfastes sur les autres (y compris sur le peuple anglais). Les plus durement touchés étant ceux qui souffraient de la « sauvage injustice des Européens », hors de l’Europe. Smith fut l’une des rares figures de son temps à s’éloigner de la pratique consistant à décrire l’Angleterre comme un pouvoir angélique unique dans l’histoire mondiale et se consacrant avec altruisme au bien-être des barbares. On a une illustration frappante de cette pratique intellectuelle dans la personne de John Stuart Mill, l’un des intellectuels occidentaux les plus intelligents et respectés. Dans un essai classique, il expliqua ainsi que l’Angleterre devait compléter la conquête de l’Inde à de pures fins humanitaires. Il l’écrivit alors que l’Angleterre y commettait ses pires atrocités. La véritable motivation de la poursuite de cette conquête était de lui permettre d’obtenir le monopole de l’opium et d’établir l’entreprise narcotique la plus extraordinaire de toute l’histoire mondiale, ceci afin de forcer la Chine, via des navires armés et du poison, à accepter les usines britanniques qu’elle ne voulait pas.

La description de Mill est la norme culturelle. La maxime de Smith est celle de l’histoire.

Aujourd’hui, les principaux architectes politiques ne sont pas des « marchands et fabricants », mais plutôt des institutions financières et des sociétés multinationales. Il existe une version mise à jour de la maxime de Smith : la « théorie d’investissement des politiques », élaborée par l’économiste politique Thomas Ferguson, qui considère que les élections sont des occasions pour des groupes d’investisseurs de s’allier afin de contrôler l’État, fondamentalement en achetant les élections. Ferguson a démontré que cette théorie était un très bon outil pour prévoir la politique sur une longue période.

En 2008, donc, nous aurions dû anticiper le fait que les intérêts des industries financières auraient la priorité dans l’administration Obama : elles étaient ses plus gros donateurs et nombre d’entre elles préféraient Obama à McCain. On en eut très vite confirmation. Le principal hebdomadaire économique, Business Week, exulte maintenant que le secteur des assurances a gagné la bataille du système de santé et que le secteur financier, responsable de la crise actuelle, en ressort indemne et même renforcé par cet énorme renflouage public, préparant déjà le terrain pour une prochaine crise comme l’indique le rédacteur en chef.

« En 2008, nous aurions dû anticiper le fait que les intérêts des industries financières auraient la priorité dans l’administration Obama. »

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Les Bohémiens dans la culture Basque par Nicole Lougarot

Le samedi 9 janvier 2010 à la salle du Conseil-Mairie d'Oloron Ste Marie
Organisé par l’association Trait d’Union
à 15h par Nicole Lougarot, animatrice et auteur du livre « Bohémiens ».

Les bohémiens, membres du peuple tsigane partis de l’Inde au Xe siècle, sont apparus en Europe quatre siècles plus tard. Nombre d’entre eux se sont sédentarisés, notamment au Pays Basque. Comme ailleurs, ils y ont subi une longue période de répression, au point pour certains de ne plus vouloir dire appartenir à leur peuple, pour mieux « s’intégrer ».Comme ailleurs, on les trouve aujourd’hui représentés dans les mascarades ou autres manifestations carnavalesques. Comme ailleurs, ils ont très certainement laissé des traces de leur culture, de leurs danses, de leurs musiques... Mais au Pays Basque comme ailleurs, on oublie de raconter leur histoire, et de dire qu’ils sont là depuis longtemps....

L'appel des appels, 1 an après, par Roland Gori et Christian Laval


Le malaise en France est bien là, profond, palpable. Misère sociale, crise financière et économique, détresse morale, impasse politique. Le gouvernement navigue entre cynisme et opportunisme. La caporalisation des esprits accompagne la petite musique néolibérale, invitant tout un chacun à la servitude sociale librement consentie de tous. Lorsque le peuple résiste à consentir, on le réquisitionne, on l’opprime, on le licencie, on le « casse », bref le Pouvoir renoue avec les principes premiers de la tyrannie : populisme pour tous et décision d’un seul.

Au nom de « l’efficacité » mesurable érigée en loi suprême, les réformes visent à enserrer les populations dans des dispositifs de contrôle qui les accompagnent du berceau à la tombe. Psychologisation, médicalisation et pédagogisation de l’existence se conjuguent pour fabriquer une « ressource humaine » performante. La sévère discipline d’une concurrence de tous contre tous impose à chacun de faire la preuve à tout instant de sa conformité aux standards de l’employabilité, de la productivité et de la flexibilité.

L’idéologie d’une civilisation du profit s’insinue jusque dans les subjectivités convoquées à se vivre comme un « homo economicus », un « capital humain » en constante accumulation. Cette normalisation, à la fois polymorphe et monotone, suppose que tous les métiers qui ont souci de l’humain soient subordonnés d’une manière ou d’une autre aux valeurs de rentabilité et fassent la preuve comptable de leur compatibilité avec le langage des marchés financiers et commerciaux. Convertis en entreprises de coaching psychiatrique, de recyclage psychique, de gestion de l’intime, une trame fine de services d’accompagnement individualisé, forcément bien intentionnés, proposent de nouvelles tutelles sociales et culturelles pour mieux mettre les hommes en consonance immédiate avec les exigences impitoyables des marchés qui nous disciplinent.

Cette conversion du service public en contrôle social à la fois souple, constant et généralisé suppose que tous ceux qui concevaient encore leur métier comme une relation, un espace et un temps réservés à des valeurs et à des principes étrangers au pouvoir politique et à l’impératif de profit doivent être eux-mêmes convertis par toute la série de réformes qui s’abat sur la justice, l’hôpital, l’école, la culture, la recherche, le travail social. Contrôler les contrôleurs des populations, normaliser les normalisateurs des subjectivités, c’est la condition indispensable du bouclage des sociétés. Lorsque cela ne suffit pas, c’est à la santé que l’on recourt pour alarmer les populations sans leur donner véritablement les moyens de la préserver : à propos de la pandémie récente des professeurs de médecine parlaient du « management par la panique ».
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Collectivités locales: « La stratégie de l’Etat, c’est de nous faire faire du sarkozysme par procuration »

Le Département de Saône-et-Loire dirigé par Arnaud Montebourg a obtenu gain de cause de la part du Conseil d’Etat dans un conflit qui l’opposait à François Fillon. L'occasion pour le socialiste de dénoncer la stratégie de l'Etat dans les collectivités locales: obliger les élus à faire du sarkozysme malgré eux.

Il voit derrière cette tendance de l’Etat à transférer des compétences sans compensation financière une vraie « stratégie » politique de la part de Nicolas Sarkozy : « Nous sommes les victimes constituées d’un gouvernement qui a une stratégie abusive à l’égard des collectivités locales qui ne peuvent plus s’administrer librement. Quelle est cette stratégie ? Elle consiste à utiliser les collectivités locales pour se débarrasser de toutes les missions que l’Etat abandonne. Vous savez qu’aujourd’hui l’Etat se retire des territoires : les hôpitaux ferment, les tribunaux ferment, les médecins libéraux il n’y en a plus, etc. Qu’est-ce que fait le pouvoir ? Il donne des tas de choses qu’il faisait auparavant aux collectivités locales mais ne donne pas un fifrelin pour les financer. »


Et de résumer son propos en une phrase : « La stratégie de l’Etat, c’est de nous faire faire du sarkozysme par procuration. Il n’en est pas question ! »

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samedi 2 janvier 2010

Quand Sarkozy se prend pour un héros du film Avatar !

Comme d'habitude, la presse classique n'a pas jugé bon de commenter le principal aspect des vœux prononcés par l'actuel président de la république au soir du 31 décembre. C'est bien dommage, car tout le drame de l'acteur principal y était exposé.

Pour la première fois, un président de la république française a présenté ses vœux au peuple français dans un décor virtuel, décor réalisé à base d'effets numériques dignes d'Avatar. Pas de pendule, pas de bureau, pas de bibliothèque.

Terrible erreur de communication.

1/ Dans ce décor virtuel, le président apparaît comme coupé de son lieu de pouvoir. Rien n'y est réel. Pas de vie. Le bureau élyséen, la bibliothèque ou la salle des fêtes donnant sur le parc, sont des lieux familiers pour tous les Français depuis de Gaulle. Tous les présidents de la Ve se sont exprimés dans ces cadres (parfois il s'agissait d'un décor certes, mais réel, reconstituant le bureau présidentiel). Que chacun d'entre eux, de Pompidou à Chirac, en passant par Giscard et Mitterrand ait respecté ce décorum, exposant son corps dans le même décor, participait à l'idée que les présidents ont beau se succéder, le pouvoir reste et les objets du décor en font témoignage. Ces lieux sont imprégnés de l'esprit de ceux qui les ont occupés précédemment. Celui qui y paraît est le continuateur d'une histoire. Un héritier qui tire sa légitimité de sa présence en ces lieux autrefois fréquentés par les souverains qui l'y ont précédé.

Subtil prolongement médiatique de la théorie des deux corps du roi, la présence d'un individu dans un décor quasi identique, familier, que l'on sait être celui du titulaire du pouvoir suprême, cette présence dans un décor permanent l'identifie de facto comme le seul titulaire du pouvoir suprême: le président, le souverain. Ce qu'il dit compte alors. Sa parole est sacrée. Ses mots pèsent. A votre avis, pourquoi, depuis Roosevelt, les présidents américains s'adressent-ils toujours au peuple dans le cadre connu et reconnu du bureau ovale de la Maison Blanche ?

2/ Mais dans un décor virtuel, donc irréel, le corps du souverain est à son tour perçu comme virtuel. Et par conséquent, ce qu'il dit relève nécessairement de la fiction. Qu'est-ce qui peut être réel dans le virtuel? Rien. Ainsi, la phrase clé du discours présidentiel, « Je ne suis pas homme qui renonce à la première difficulté » ne peut être perçue que comme une déclaration tout aussi virtuelle que le décor au sein duquel elle est prononcée. Tout ça, c'est du cinéma. De la fiction. Du virtuel. Du show. Et comme le personnage de ce show est de plus en plus perçu comme un histrion, un capitan de la politique, déconnecté de la vraie vie des vraies gens, qui ne se comporte pas en président, ne vit pas en président, n'est pas président, l'effet en est décuplé. La preuve qu'il n'est pas président, c'est qu'il n'occupe même plus les lieux de la présidence.

En sacrifiant au vertige de la technique au détriment du symbole, le personnage unique du show présidentiel virtuel s'est, une fois de plus, dépouillé du corps du roi. Il est le héros d'une aventure irréelle, à côté du vrai monde, s'inventant une histoire, palpitante certes, mais qui n'est pas celle des présidents de la république. Dans son décor imaginaire, il joue au président, mais il ne l'est pas réellement. Aux yeux du peuple français, et au sens propre du terme, c'est un avatar.


Bruno Roger-Petit pour LePost