Le Gouvernement autorise par décret l’ajout de substances radioactives dans les biens de consommation...
Hier, comme tous les mois, je reçois mon mensuel UFC Que Choisir à la maison. Bien installé dans mon canapé je commence la lecture du numéro 477 de janvier 2010. Arrivé à la page 4, heureusement que j’étais assis ! Titre de l’article : « Déchets nucléaires : on risque de les avoir chez soi. »
Arrivé à la fin de sa lecture, atterré, je n’ai plus qu’une seule question aux lèvres : « Mais qui donc arrêtera cette bande de cinglés qui nous gouvernent ?! » De quoi s’agit-il ?
En infraction au code de la santé publique de 2002, malgré un avis défavorable de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) et en violation à la loi du 28 juin 2006 sur la gestion des matières et déchets radioactifs, le Gouvernement de la France a fait passer en douce un arrêté en mai 2009 autorisant l’ajout de substances radioactives dans les biens de consommation et les matériaux de construction.
Ça veut dire, que si l’arrêté n’est pas annulé, tout ce que nous consommons, des vélos et des meubles en passant par les vêtements, les voitures, les emballages, le ciment, la laine de verre, les vitres… etc… etc… pourront être susceptibles, sans qu’on le sache, de libérer dans notre très proche environnement des radionucléides pendant toute la durée de leur élimination… c’est-à-dire au minimum 30 ans. Or, l’ASN est très claire : elle interdit la dilution comme mécanisme d’élimination. Pour en savoir plus vous pouvez vous reporter à l’article.
Ici, le scandale de l’amiante, du sang contaminé, du nuage de Tchernobyl qui s’arrête à nos frontières, de la pollution routière… etc… sont relégués au rang de simples épiphénomènes. Mais le plus grave, c’est qu’au sein même de notre gouvernement il y ait des mecs qui aient pu penser à ça… simplement y penser !
Quelle idéologie devenue démente les aveugle à ce point là ? Quelle toute-puissance les anime pour qu’ils puissent s’autoriser à légiférer à tour de bras (Hadopi, Taxe carbone…) des lois et des arrêtés anticonstitutionnels ?
Qui les arrêtera ? Nos députés, devenus de simples godillots sans plus aucune représentativité ni aucun pouvoir ? La presse inféodée au pouvoir financier ? La justice qui se trouve de plus en plus amputée de tous les outils lui permettant un minimum de contrôle sur la délinquance en col blanc (disparition du juge d’instruction, dépénalisation du droit des affaires et de la consommation, refonte des services de la Répression des fraudes…) ? Les instances scientifiques noyautées par les intérêts privés ? Plus aucun contre-pouvoir ne fonctionne véritablement… Ne reste, peut-être, que le fragile garde-fous (jamais l’expression n’a été aussi exacte !) du Conseil Constitutionnel… Frêle bouée…
lu sur Slate.fr
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Un arrêté ministériel autorise, depuis mai, l'utilisation de rebuts faiblement radioactifs dans la fabrication d'objets usuels de grande consommation. Contre l'avis de l'autorité compétente.
« Les métaux, plastiques, gravats... issus du démantèlement d'installations nucléaires pourront servir à la fabrication de ciment ou d'acier. Ces produits contaminés seront utilisés pour la construction de maisons, voitures, bateaux, vélos... » Directrice de la Criirad (association indépendante spécialisée dans le nucléaire), Corinne Castagnier ne fait pas de la science-fiction. Elle commente un récent arrêté ministériel.
Un enjeu énorme pour l'industrie nucléaire
Ce texte, publié au Journal Officiel le 14 mai, constitue une dérogation au Code de santé publique. Il permet de contourner l'interdiction, prise en 2002, d'utiliser des substances radioactives dans les biens de consommation et les produits de construction. L'Autorité de sûreté nucléaire avait pourtant émis un avis défavorable, rappellant « la position constante de la France d'éviter la dilution des déchets, notamment en les ajoutant à des biens de consommations ». Contactée hier, l'ASN maintient sa position. Les quatre ministères ¯ Santé, Écologie, Logement et Économie ¯ sont passés outre.
L'enjeu pour l'industrie nucléaire est énorme. « Avec la déconstruction d'installations importantes, comme la centrale de Brennilis (Finistère), elle se retrouve devant des montagnes de produits radioactifs dont elle ne sait que faire », indique la Criirad. On parle de millions de tonnes de rebuts à traiter dans les décennies à venir. Trouver des sites où les stocker ne va pas être simple et le coût financier sera élevé.
Pour contrer la décision des ministères, la Criirad a « engagé une requête devant le conseil d'État pour excès de pouvoir. Ce dernier a déjà expédié des mises en demeure aux ministères en question. On attend leurs explications ». Corinne Castagnier en saura peut-être plus lundi. « Nous avons rendez-vous le matin au cabinet de Jean-Louis Borloo », le ministre de l'Environnement.
Ce n'est pas la première fois que l'industrie nucléaire tente de se débarrasser de ses déchets peu contaminés. En 2004, le tribunal administratif de Lyon a fait capoter le projet d'une filiale d'Areva. La Socatric prévoyait de recycler ses déchets via la fonderie Feursmetal. « Ils voulaient fabriquer des tracteurs avec 15 % de métal contaminé. »
Montres au radium
« Ce nouvel arrêté pose des problèmes de santé et d'environnement, s'inquiète la Criirad. On s'apprête à disperser des produits contaminés alors que dans le même temps, l'Andra récupère les objets radioactifs disséminés dans les foyers (montres au radium ou paratonnerres à l'américium). » Il est aussi en contradiction avec la lutte contre la présence de radon, gaz radioactif naturel et nocif, dans les habitations.
Jean-Pierre BUISSON.
source Ouest france
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