Il ne suffit pas d’apprendre à l’homme une spécialité. Car il devient ainsi une machine utilisable mais non une personnalité. Il importe qu’il acquière un sentiment, un sens pratique de ce qui vaut la peine d’être entrepris, de ce qui est beau, de ce qui est moralement droit. Sinon, il ressemble davantage, avec ses connaissances professionnelles, à un chien savant qu’à une créature harmonieusement développée. Il doit apprendre à comprendre les motivations des hommes, leurs chimères et leurs angoisses, pour déterminer son rôle exact vis-à-vis des proches et de la communauté. Ces réflexions essentielles livrées à la jeune génération, grâce aux contacts vivants avec les professeurs, ne s’écrivent absolument pas dans les manuels. Ainsi s’exprime et se forme d’abord toute culture.
Albert Einstein, Comment je vois le monde
2 commentaires:
C'est un peu le thème du texte que j'avais écrit en janvier.
http://xiberoa.blogspot.com/2009/01/il-faut-se-rappeler.html
C'est toute la question aussi du livre d'Aldoux Huxley, Le meilleur des monde non ?
Et puis aussi tous les pédagogues, Freinet, Dolto, Et quelques autres qui ont réfléchi à ce que devait signifier l'éducation. Je pense à Dolto qui disait qu'elle n'aimait pas le mot éducation et qu'elle préféré "humanisation".
Finalement toute notre vie est une constante humanisation non ?
Oui, il y a un peu de tout ça. J'ai lu ton texte, fort plaisant à lire, qui correspond d'avantage à une carte postale en noir et blanc d'un passé qui ne veut décidément pas mourir.
Cet extrait d'Einstein, dont l'apport aux sciences est incontestable, était là pour montrer à quel point les attaques dont fait les frais l'école émancipatrice actuellement, participent à la déshumanisation du monde: Nous ne pouvons raisonnablement pas nous considérer comme de simples éléments productifs. Si l'on ne laisse plus s'exprimer la poétique intérieure de chacun, si l'on fait fie de la pluralité des richesses communes, alors le risque est de grand de plonger corps et âme dans des processus totalitaristes dont le génie humain aura grand peine à se relever.
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