jeudi 25 juin 2009

Santé et Trou de la Sécu: Le cauchemar Américain ou le fantasme de Nicolas Sarkozy

En août 2006, je me suis retrouvée dans la situation de souscrire à Cobra. J'ai eu la chance d'avoir un rab de trois ans de sécurité, enfin si l'on veut, vu le montant de la facture (une femme avec trois enfants égale 531 dollars/mois, soit 377 euros, auxquels il convient d'ajouter 15 dollars par visite médicale, 100 dollars pour un passage aux urgences, 10 dollars par médicament, etc). Mais au moins, j'étais tranquille car tant que j'avais Cobra, Kaiser ne pouvait pas se débarasser de nous. Alors qu'à partir du 1er août, je serai livrée à moi-même. C'est là que les choses se compliquent.

Le cauchemar commence lorsqu'on essaie de souscrire à une assurance maladie individuelle sans le soutien d'une entreprise ou d'un syndicat.
Piéger les candidats pour ne pas les assurer

Ça fait dix-sept ans environ que je suis assurée par Kaiser Permanente, pourtant, j'ai dû remplir un long questionnaire sur l'historique de mon état de santé, comme si Kaiser n'en connaissait pas déjà tous les détails. Au bout de quelques pages, je m'arrachais les cheveux et je fulminais. Les mêmes questions revenaient sous différentes formes.

L'astuce est connue : elles sont formulées ainsi pour vous induire en erreur et vous inciter à répondre une chose, puis son contraire avec les meilleures intentions. Si vous êtes un jour frappé par une grave maladie bien coûteuse, votre compagnie d'assurance peut reprendre votre dossier, l'examiner à la loupe et vous accuser d'avoir menti. Elle a alors la parfaite excuse pour vous expulser.


"Ce déficit, je l'ai pas inventé, je l'ai trouvé (...) c'est pour ça que je suis là" Nicolas Sarkozy

Les cas de ce genre sont nombreux. Vous avez oublié de déclarer une candidose ou une mauvaise grippe pendant votre adolescence ? A dégager. Vous buvez trop de vin, avez subi une intervention chirurgicale, avez un peu de diabète ou de cholestérol, oubliez. Si vous n'avez pas la chance d'avoir un employeur, vous risquez fort de ne plus jamais pouvoir être couvert. Je connais un homme dont le fils de 19 ans a récemment été opéré d'un truc bénin. Il vient d'être informé que son fils ne sera plus jamais assuré individuellement.

Passons maintenant aux primes. Scandaleuses ! Il y a quelques années, Kaiser était l'une des dernières HMO (Health Maintenance Organization) à offrir, en gros, une seule option pour tous les individus. Moyennant une mensualité fluctuant selon le nombre de membres de votre famille, vous aviez droit à une couverture santé très complète et satisfaisante. Ce n'est plus le cas. Kaiser offre désormais une dizaine d'options entre lesquelles il est extrêmement difficile de naviguer.

Après m'être décidée pour l'option à 616 dollars par mois, à première vue la plus intéressante pour ma famille, je me suis finalement rendu compte que pour ce tarif, j'avais une clause de franchise de 7000 dollars/an (c'est-à-dire que je devrais débourser cette somme chaque année avant de commencer à être couverte), et qu'après ça, les hospitalisations me coûteraient 500 dollars par jour, que les médicaments ne seraient pas couverts du tout et que je devrais payer 50 dollars par visite chez le médecin. Autant dire qu'à moins d'un événement catastrophique, les 616 dollars mensuels ne serviraient strictement à rien. Je vous passe les détails des autres plans. Il n'y en a pas un pour relever l'autre.

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46 millions d'Américains n'ont aucun accès aux soins. La qualité du système de santé américain, aux mains des assurances privées, place les Etats-Unis au 37e rang de l'Organisation Mondiale de la Santé. Il est pourtant l'un des plus coûteux au monde.

Trou de la Sécu


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La Sécu nous appartient par le docteur Lehmann

La destruction programmée du modèle Républicain:

Aujourd’hui, tout se passe comme si l’on voulait décrédibiliser l’hôpital public avant de le saborder.

La fin des acquis du Conseil National de la Résistance:

Un système proche de celui des États-Unis s’instaure peu à peu : la CMU pour les pauvres et l’assurance d’entreprise pour ceux qui bénéficient d’un emploi. La Sécu réduit son champ de couverture et pourrait disparaître progressivement, plusieurs de ses activités devant être confiées aux agences régionales de santé (ARS), chargées de détruire l’hôpital et la Sécu.




Faux arrêts maladie : ce qui se cache derrière les chiffres


Il est important de souligner que l'assurance maladie a pour but de favoriser l'égalité d'accès aux soins médicaux. Ainsi, à la différence de ce qui se passe dans un système d'assurance-maladie privé et facultatif, tel que celui qui prévaut aux Etats-Unis, chacun contribue en fonction de ses moyens et non pas en fonction de l'étendue des garanties souscrites et des risques d'être malade.

Les régimes d'assurance maladie et de retraite de la SS présentent des coûts de gestion beaucoup plus faibles que ceux de leurs homologues privés : la SS n'a pas de but lucratif, et donc pas d'actionnaires à rémunérer, pas de dépenses de marketing et en face économies d'échelle.

Pour être plus précis, les compagnies d'assurance aux E.U. présentent des frais de gestion de l'ordre de 10 à 13% de leurs dépenses (contre moins de 4,5% pour la SS en France).

S'il n'y a pas de déficit de l'assurance privée aux E.U, ou ailleurs, c'est parce que les contributions sont augmentées par les compagnies d'assurances au fur et à mesure que leurs dépenses s'élèvent.

Ainsi entre 2000 et 2006, les primes des assurances maladies souscrites facultativement par les entreprises pour leurs salariés ont progressé, en moyenne, de plus de...80%

Tant et si bien que certains des dirigeants de grandes firmes (Ford et Général Motors notamment) on déclaré leur préférence pour un système d'assurance-maladie public car il leur en couterait moins cher.

Quant aux dépenses de santé prises dans leur ensemble, elles se situent aux alentours de 15% du PIB aux Etats-Unis, contre moins de 11% en France, alors que quelque 46 millions de personnes aux Etats-Unis (dont 8,3 millions d'enfants) soit 15% de la population, n'ont aucune couverture en matière de maladie et que beaucoup d'autres ne sont que faiblement couverts.

Une évolution vers une privatisation partielle de la Sécurité Sociale ne feraient guère que transformer des prélèvements obligatoires en dépenses privées sans diminuer pour autant les coûts des besoins couverts, mais au prix de pertes importantes en termes d'efficacité, de solidarité et de justice sociale...



C’est presque quotidiennement que les médias rappellent l’existence du « trou de la Sécu ». Rares sont les articles sur la Sécurité sociale qui ne s’y réfèrent pas, d’une façon ou d’une autre. Ainsi, le « trou » sert régulièrement d’accroche ou de chute quand les informations télévisées traitent des sujets tels que les escroqueries aux prestations sociales, la médecine, les hôpitaux... La tendance journalistique à assimiler la Sécurité sociale à son déficit est très visible aux anniversaires de la création de l’institution. Les commémorations inspirent alors des reportages évoquant largement, et parfois exclusivement, le « trou » : certains le considèrent comme aussi ancien que l’institution ; pour d’autres, c’est seulement dans les années 1970 qu’il se serait mis à « ronger le système ». Bref, lorsqu’un journaliste qualifie la Sécurité sociale de « système qui produit des déficits », il exprime moins une opinion personnelle qu’une vision très répandue dans les médias.

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