dimanche 28 juin 2009

Mayra andrade, le Mardi 30 Juin au Festival de Jazz à Oloron "Des rives et des notes"


Article de Patrick Labesse tiré du journal le monde du 25/06

Agée de 24 ans, la Capverdienne Mayra Andrade sort Storia, storia..., son deuxième album, qui confirme les promesses de Navega, paru en 2006. Ce petit bout de femme à la moue enfantine, simple et naturelle, exigeante parfois jusqu'au caprice, est une chanteuse époustouflante. Sa voix miroite entre braise et ombre, elle possède cet art de la nuance qui font les grandes interprètes, occupe les scènes d'une présence rayonnante. Avec Sara Tavares (dont le prochain album devrait être publié en septembre), née à Lisbonne en 1978, Mayra Andrade est l'une des belles promesses d'avenir de la musique du Cap-Vert, conçue et créée par les auteurs-compositeurs de sa diaspora, sous influences assumées.

Dimanche 21 juin, Mayra Andrade a participé à la version new-yorkaise de la Fête de la musique. Elle présente son nouvel album au cours d'une tournée européenne, qui passera par Oloron-Sainte-Marie (le 30 juin) et Poitiers (le 31 juillet), avant un concert prévu à La Cigale, à Paris, le 2 octobre. En septembre, elle sera en tournée au Cap-Vert. "J'y vais régulièrement, ce sont mes racines. Je m'y ferai sans doute construire une maison et je préférerais être enterrée là plutôt qu'au Père Lachaise."

Mayra Andrade s'est installée à Paris il y a huit ans. Elle se dit nomade depuis la petite enfance, changeant d'endroit au gré des affectations de son beau-père diplomate (Sénégal, Angola, Allemagne...). Son attachement au Cap-Vert se lit constamment dans Storia, storia... affirme la chanteuse. "C'est l'essence de ses rythmes, son esprit, son sentiment, qui courent à travers ma musique. Même si je reste réceptive à mes influences extérieures."

Le Brésil en premier. Réalisé par le producteur brésilien Alê Siqueira (Tribalistas, Caetano Veloso...), l'album de Mayra Andrade a été enregistré entre Paris, Sao Paulo, Rio, Bahia et La Havane. Arrangé par Jaques Morelenbaum (cordes) et Lincoln Olivetti (vents), deux célébrités talentueuses de la musique populaire brésilienne (MPB), il fait intervenir un joueur de kora (le Guinéen Djeli Moussa Diawara), un pianiste cubain (Roberto Fonseca), un bassiste camerounais (Etienne M'Bappé). "J'ai débuté par la musique brésilienne, en fait. Caetano Veloso, Milton Nascimento, Elis Regina, Maria Bethania, Chico Buarque... C'est seulement après avoir acquis tout cela que, en retournant au Cap-Vert, à 15 ans, j'ai voulu faire quelque chose dans la musique capverdienne."

Elle y a été encouragée par Orlando Pantera, jeune auteur compositeur novateur, mort en 2001 à l'âge de 33 ans, à qui elle rendait hommage dans son premier album. "Un personnage incroyable, des compositions très singulières. Un ami. Un trauma pour moi quand il est parti." Elle retourne régulièrement à Praia, capitale du Cap-Vert, sur l'île de Sao Tiago, la plus africaine de l'archipel.

"Tout s'y développe depuis ces dernières années. Les services, les infrastructures, les routes... Mais il y a aussi, hélas, quelques aspects plus négatifs qui prennent de l'ampleur." Drogue, délinquance provoquent des dégâts. "C'est très violent, à Praia. Beaucoup de ces gens sont en fait d'anciens délinquants capverdiens vivant aux Etats-Unis et expulsés par les autorités américaines. Ils ne sont pas nombreux, mais le pays est tellement petit que ça paraît énorme."

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Storia, storia... de Mayra Andrade, 1 CD, RCA Victor-Sony Music.

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