dimanche 8 mars 2009

Dimanche 8 Mars 2009: Naissance du Front de Gauche

C'est au Zénith de Paris que se tenait cette après-midi le premier grand meeting fondateur du Front de Gauche devant plus de 6000 citoyens.
L'Histoire retiendra-t-elle que le peuple s'est levé un dimanche ?




Front de Gauche

5 commentaires:

Lurbeltz a dit…

"Le peuple s'est levé"... Bon, je suis toujours sur la réserve quand j'entends parler du peuple comme cela !!! Surtout qu'aujourd'hui, je n'ai toujours pas une définition claire de ce qu'est "Le peuple"...
Je me souviens du référendum pour le TCE... A l'extrême droite et extrême gauche, ça n'en pouvait plus : Le peuple par-ci, le peuple par-là...
Il y en a même qui ont fait la fête à la Bastille !!!! Mais fêter quoi ? La victoire du peuple ?
Personnellement, je suis de gauche et j'ai pris le parti d'Europe Ecologie.

Lurbeltz a dit…

Au fait, je ne parlais pas de la vidéo... Je n'ai pas encore le haut débit, je peux pas la regarder. Je parlais juste de cette phrase : "L'Histoire retiendra-t-elle que le peuple s'est levé un dimanche ? "

Mathieu de Castellbon a dit…

Oui, je suis d'accord avec vous, Lurbeltz, l'emploi du mot "peuple" peut faire peur. Un peuple qui n'est plus à genoux pour la prière neolibérale peut même en devenir effrayant.

Un peuple qui vote peut également faire peur, surtout quand il vote mal. Alors certes on peut le faire revoter, jusqu'à ce qu'il vote bien. Mais on peut aussi considérer qu'il a définitivement mal voté. Et voter une seconde fois à sa place.
Il n'aura sans doute pas échappé au fin politologue que vous êtes, que la grande fête "populaire" - pardon je sais que vous n'êtes pas fanatique du mot - de la Bastille en 2005 était pour ainsi dire spontanée, tranchant terriblement avec le spectacle affligeant du concert de la Concorde en 2007, quasi unique manifestation collective de joie dans les rues de France ce soir là.
Et oui Lurbeltz, c'est ça un peuple. Quand c'est heureux, ça braille, ça crie, ça vocifère. Ca fait des bises par-ci. Ca serre des mains par-là. Ca fait la fête.
Ah mais c'est que ça vie, un peuple ! Ca vie et ça meurt. Un peu comme les grandes idées.
On peut parler quelques instants de celles de l'après-guerre. Là encore, il n'y en avait que pour lui. "peuple par ci, peuple par là". La sécurité sociale, l'indépendance énergétique, les grandes nationalisations, l'accès au progrès pour tous, la déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen. Et puis une grande idée. L'Europe. Encore pour lui, toujours pour lui, et rien pour les néo-ruraux mystiques ! Quelle flagrante injustice.
Heureusement, la gauche "Conne bien dit" a refait son regard depuis. L'idée de l'Europe a été dissoute dans un grand marché. L'Europe politique n'a jamais été aussi peu démocratique. L'Europe sociale a été renvoyée aux calendes grecques. Les libéraux, les marchands, l'empereur et le petit prince se sont emparé du palais. Ouf ! Voilà enfin quelque chose que le peuple n'aura pas.

Dernier point: 55% de votants pour le Non, ça fait pas un peu beaucoup "d'extrémistes" ça ?

A moins que le simple fait de voir De Villiers vendre en boucle à la télé l'Europe du Non vous ait immédiatement poussé à voter Oui par réaction ?

C'était en tout cas le but des médias de masse entièrement acquis à la solde du Oui. On vous a hypnotiquement répété que le Non était le vote des peureux, des aigris, des vieux, des tristes, des pauvres, des cons, du... peuple.

Un peuple couché devant ces oligopoles qui le pompent. Un peuple grec frappé de plein fouet par la concurrence non faussée des... grands groupes français là-bas (BNP et Cie). Un peuple d'électricité privatisée. Un peuple de privatisation de la Poste, de la SNCF (et de la pire des manières, voir à ce sujet l'article récent sur le site du Parti de Gauche) Cette Europe inféodée à une nation qui est à la fois le moteur et la vitrine d'une idéologie meurtrière. Basée sur les déséquilibres. Basée sur une fuite perpétuelle vers l'avant. Basée sur l'expansion et sur la guerre.


Et pour ce qui est de l'explication de la phrase qui vous a fait tiquer, elle est tout simplement dans la continuité de la conclusion de la chanson interprétée par Damien Saez. Vidéo que vous n'avez pas pu voir car en aucune façon l'Europe n'oblige les grands opérateurs adsl à financer l'accès au haut débit pour tous. C'est plutôt un truc de régions ça. Très Européen tout ça finalement. La fin de la République. La fin du choix entre la gauche et la droite. Le tout étant remplacé par un bête marché. Libre et non faussé. Ah la concurrence... Ah la main invisible du marché. Ah les Etats Unis d'Europe. Le Far Est. Ce Far Est qui pourrait nous priver de quelques pays de l'eurogroupe tant ils ont investi dans ce nouvel el dorado libéral. L'épisode de l'Union Latine vous dit quelque chose ? S'il vous plait, n'en dîtes rien au peuple, avec telle connaissance, il pourrait finir par vouloir prendre une hauteur qui n'est pas naturellement la sienne.


Mathieu de Castellbon.

Anonyme a dit…

L'art, même artisanal, est bien mieux compris par les portefeuilles bien remplis que par le peuple, c'est évident, n'importe quel artisan d'art vous le dira.
Et ne parlons pas du portefeuille européen en matière de culture, à ce niveau, c'est du grand art : c'est le Vatican qui "gouverne" la politique culturelle de l'UE.
La vie d'artiste, de et par Léo Ferré, est un texte bof, d'un autre âge qui n'a rien d'écologieux !
Corentin, servez le champagne aux convives, je vous prie. Dom Pérignon exclusivement, Corentin...

Lurbeltz a dit…

Ce n'est pas le peuple qui me fait peur, c'est l’emploi du mot “peuple” n'importe où et n'importe comment. Par ailleurs, est-ce le même peuple qui a voté pour Nicolas Sarkozy ? Ben oui, normalement ! Ou alors, le peuple, c'est tout simplement des gens qui se regroupent par tendances, par affinités... Mais alors là, ce n'est plus le peuple, il s'agit des associations, des syndicats, des partis politiques, des collectifs, des sectes, des mouvements divers.
Pour avoir été conseillé municipal pendant 4 ans et pour avoir beaucoup cogité sur la démocratie participative, je me suis aperçu qu'entre deux élections et révolutions le peuple était souvent à la maison, le soir, plus préoccupé à regarder Star Académy ou “Plus belle la vie “et autres ritournelles, qu'aller dans les réunions et se préoccuper de la vie de la cité. Je veux parler de la majorité que l’on dit souvent silencieuse et qui va voter et puis après comme disait Léo.
J'entends aussi parler du peuple de gauche !!!! C'est bien ce que je disais plus haut, c'est chacun son peuple quoi !
Mais je ne dis pas ça parce qu'ils ont voté non au TCE ; je dis ça parce qu'ils ont voté et puis après... Et puis je disais ça avant !
Mais au fait, alors, cette définition du peuple pour vous c’est quoi ?

Sur l'Europe, je partage votre point de vue. . La realité est dure à avaler, mais je ne crois pas que c'est en faisant des gorges chaudes au sujet du peuple, qu'on arrivera à quoi que ce soit si ce n'est de l'électoralisme, de la démagogie. Pour Conne Bien dit, c’est pas forcément ma tasse de thé. Je crois qu’au Parlement Européen, parfois on est un peu en dehors de la base et pour le coup, il est fort probable que Dany se soit éloigné des gens (j'ai failli dire "du peuple"). J’aime bien Onesta qui a été un excellent député Europé Bon mais dans le Sud-Ouest, c’est José Bové qui mènera la liste Europe Ecologie. Si je ne l’ai pas aimé dans l’épisode des présidentielles, je le trouve là tout à fait à sa place.