lundi 14 avril 2008

A Oloron l'ancien maire laisse son fauteuil... mais ni dossier ni stylo

Ci dessous, un article d'un journaliste Béarnais nommé Pimba64, publié sur le site Rue 89 et qui revient sur un drôle d'épisode de la vie démocratique locale...Les commentaires laissés sur l'article sont notamment très instructifs...

Illustration de Serge Bloch
Bernard Uthurry, nouveau maire PS d’Oloron-Sainte-Marie (Pyrénées-Atlantiques), est un tantinet "remonté". Lorsqu’il s’assoit pour la première fois dans son fauteuil d'élu, il découvre que son prédécesseur, l’UMP Hervé Lucbéreilh (battu de 119 voix), a fait le ménage en grand: il ne reste plus le moindre stylo, plus de papier ni aucun dossier et tous les placards ont été vidés!

Seuls vestiges de ce déménagement express: un ordinateur, deux tableaux au mur et les bustes de Marianne et de Louis Barthou, l’ancien enfant du pays devenu président du Conseil.

Les deux hommes avaient pourtant passé un accord lors de la passation de pouvoirs: Hervé Lucbéreilh ferait une copie de chaque dossier, pour pouvoir jouer son rôle d’opposant au Conseil municipal, et laisserait en place les originaux.

Parole non tenue car ces derniers ont tous disparu. Conséquence, Bernard Uthurry est obligé de gérer "à la boussole" la centaine de rendez-vous pris avec les associations. Il doit faire rappeler un à un les bénévoles et procéder à l’inventaire des engagements pris par la municipalité sortante, d’où une sacrée perte de temps et d’énergie.

Troisième ligne de haut niveau au FCO-Rugby (le club oloronais) dans les années 70 et 80 -à l’époque où l’ovale n’était pas professionnel- Bernard Uthurry a retrouvé sur le terrain politique les coups en douce qui surgissaient parfois au cœur des mêlées de sa jeunesse.

Hervé Lucbéreilh, qui avait pris la ville à la gauche en 2001, passe pour être mauvais perdant. Déjà, battu aux législatives de 2007 par le MoDem Jean Lassale, celui qu’en Haut-Béarn on surnomme volontiers "le petit Napoléon d’Oloron" n’a cessé pendant la campagne des municipales de traiter son futur vainqueur d’"incompétent". Fin février, leur débat d’entre deux tours à la radio fut un "chef d’œuvre" du genre.

Le nouveau maire, qui conduisait une liste d’union de la gauche, dispose de six ans pour prouver le contraire, tant sur le fond que sur la forme. Son prédécesseur ne sera plus là pour jouer les opposants: il vient de démissionner du conseil municipal…

4 commentaires:

Anonyme a dit…

je ne suis pas d'accord sur le fait de salir celui qui a réveillé cette ville endormie. certes, certaines méthodes sont critiquables mais arrêtons de nous offenser de tout, ici à Oloron ! Les autres sont-ils mieux ? nous jugerons au fur et à mesure ... en tout cas, ça commence très mal ...

Nicolas Loustalot a dit…

Je ne suis pas d'accord sur le fait de dire que dire (les faits) c'est salir, au contraire ça relève d'une hygiène démocratique qui permet justement de ne pas s'endormir sur ce qu'il en reste (de démocratie)...

Si ces méthodes sont criticables comme tu sembles le reconnaitre, de manière un peu détournée, il est du devoir des journalistes et des citoyens d'en faire part tout simplement... Ensuite libre à chacun de s'en offenser ou pas...

J'en profiterais juste pour dire que certains journalistes se lâchent peut être un peu maintenant sur la "dépouille" de Lucbéreilh, comme si jusqu'alors ils s'étaient bridés (voire bradés)...du coup on en arrive vite aux excès inverses...

Anonyme a dit…

Je suis d'accord avec toi. Les faits doivent être dits. Je n'aime par contre pas les lynchages. C'est tout. C'est ma manière de "m'offenser". Mais les faits, les vrais, quels sont-ils ? Je ne suis pas sur que ce que certains sites se plaisent à écrire soit si objectif et dénué de stratégie politique que cela ... Comme tu dis, ne tombons pas dans les excès inverses ... "restons objectifs".

Mathieu de Castellbon a dit…

Disons qu'il est toujours délicat de dissimuler une pensée, même derrière la plus fringante des objectivités affichées, surtout lorsque l'on conclut par:

"Les autres sont-ils mieux ? nous jugerons au fur et à mesure ... en tout cas, ça commence très mal ..."

Attendons avant de juger, mais jugeons-les dès à présent, superbe !