mercredi 17 décembre 2008

Oloron vue de 1771 par Robert de Hesseln

OLERON, petite ville ou bourg, avec un siège d'échêché, suffragant d'Auch, dans le Béarn, situé sur une éminence, avec une vieille tour, entre les 2 ruisseaux d'Osseau & d'Aspe, qui forment au bout de la ville le Gave, que l'on appelle Gave d'Oleron, à cause de cette ville : c'est le siège d'une Sénéchaussée, avec une recette particulière. On y compte environ 1000 habitans. Oleron est la dernière ville du Béarn.


Vue d'Oloron, dessin d'Alfred de Vigny (1797-1863)

Cette ville est partagée par le Gave d'Osseau en deux parties, dont la seconde est appelée Bourg Sainte-Marie. Son siège est connu des les premières années du VI siècle, & il est suffragant de l'archevêché d'Auch. L'évêque d'Oleron prend la qualité de premier baron du Béarn : Il jouit d'environ 13000 livres de revenu. La taxe en cour de Rome est de 600 florins. Sa juridiction peut s'étendre sur environ 280 paroisses ou annexes, tant du Béarn que du pays de Soule. L'église cathédrale est sous l'invocation de Notre-Dame. Son chapitre n'a qu'une dignité, qui est celle d'archidiacre, & 12 chanoines, selon quelques auteurs, & 6 seulement, selon d'autres; avec 8 prébendes, ou officiers du bas choeur; le tout très mal renté.
Cette ville fut autrefois beaucoup plus florissante par son étendue et par la richesse du commerce qu'elle faisoit en Arragon; mais ses facteurs et correspondans furent pillés & chassés de Sarragosse il y a près de 70 ans; ce qui a occasionné la ruine des commerçans d'Oleron. Cette ville est pourtant place de guerre, à la vérité de peu de conséquence. On ne laisse pas que d'y entretenir état-major, garnison, petit arsenal, & quelques pièces d'artillerie.
Elle est à 4 lieues de Pau, & à 185 de Paris.

ndlr: A l'époque, une lieue égale 4km

Dictionnaire universel de la France par Robert de Hesseln

1 commentaire:

Mathieu de Castellbon a dit…

Arnaud Maytie, un descendant du meurtrier de Roussel, succéda à Claude Régine. Le crime de son père ou de son oncle avait été facilement excusé par le parlement de Bordeaux, dont la Soule ressortissait judiciairement, et Henri IV lui- même sembla vouloir récompenser ce pieux attentat en nommant Maytie évêque d'Oloron. Le roi accorda à l'évêque un traitement annuel de 18,000 livres, mais il ne lui restitua point les anciens domaines de ses prédécesseurs. La paix religieuse fut dès lors rétablie à Oloron, où le protestantisme fléchit doucement devant les prédications d'habiles missionnaires entretenus avec la moitié de la dune de Sainte- Marie, concédée à cet effet par Henri IV. Trois membres de la famille de Maytie se succédèrent sur ce siége épiscopal, puis vinrent des évêques dont les noms ne sont point obscurs : Louis Bassompierre, fils de François de Bassompierre, maréchal de France, et Pierre de Gassion, le frère de Jean Hontas de Gassion, cet autre maréchal de France. La révolution de 1789, qui amena la suppression des autres évêchés du Béarn, maintint le siége d'Oloron et étendit son gouvernement spirituel sur tout le département des Basses-Pyrénées.

Cependant, à la faveur du calme assuré au Béarn par son union à la France, la ville avait pris un accroissement rapide en population et en bien-être. Le commerce qu'elle entretenait avec l'Aragon était devenu si considérable, que la plupart de ses négociants avaient de riches comptoirs à Saragosse tenus par des correspondants ; mais, vers la fin du xvne siècle, ces comptoirs tentèrent la cupidité des Espagnols ; pillés et dévalisés par eux, les correspondants furent forcés de repasser les monts (1694). Oloron ne s'est jamais bien relevée d'un coup qui lui faisait perdre à la fois sa fortune et ses relations commerciales ; pourtant, si violent qu'il ait été, il n'a pu rompre entièrement les liens de parenté établis autrefois entre les habitants d'Oloron et les Aragonais, par la petite colonie de Campfranc. Quelque chose de sympathique semble encore aujourd'hui attirer l'une vers l'autre ces populations qui font entre elles, comme on le sait, un commerce très-important de laines; en mainte rue de la ville, \apnsaela espagnole tient table ouverte pour les chalands d'outre- monts. Le nombre des habitants d'Oloron, dans les dernières années de l'ancienne monarchie, s'élevait à 11,000; dont 3,500 appartenaient à Sainte-Marie. Il n'est à présent que de 6,620, Sainte-Marie, avec ses 3,442 âmes, formant une commune à part.

Par Aristide Mathieu Guilbert 1844
http://books.google.fr/books?id=7DQOAAAAQAAJ