mercredi 2 février 2011

Les États-Unis ne font plus rêver par Laurent Pinsolle

Laurent Pinsolle se penche sur le rêve américain, devenu, selon lui, un cauchemar au fil des ans. Une société américaine qui demeure plus figée et plus violente qu'en Europe à ses yeux.



La peine de mort, un taux d’homicides comparable aux pays africains, près de dix fois plus de personne en prison qu’en Europe, une tentative d’assassinat sur une députée, un ascenseur social bloqué, un revenu médian en baisse de 7% : les États-Unis sont de moins en moins un rêve…

Le rêve étasunien

Les États-Unis ont longtemps représenté une forme d’idéal pour certains. Et il est vrai que ce pays a libéré l’Europe du joug nazi lors de la Seconde Guerre mondiale, puis l’a très intelligemment et fraternellement aidé à se reconstruire avec le Plan Marshall, avant de protéger une partie du Continent de la menace soviétique. Enfin, leur position à la pointe du développement technologique et économique renforcer encore une forme de rêve pour une grande partie du monde.

Bien sûr, ce rêve a toujours eu des limites. Au colonialisme de la vieille Europe a succédé un impérialisme pas plus recommandable dont on voit encore les traces en Irak et en Afghanistan. Au début des années 60, quand le président du Sénat en France était un noir, ces derniers subissaient encore une discrimination institutionnelle dans le pays de la Liberté, qui ne sera abolie que dans les années 60. Et les états-Unis étaient déjà en retard de plusieurs conquêtes sociales…

Mais malgré tout, les États-Unis étaient le pays qui faisait rêver. C’était le pays qui envoyait le premier un homme sur la Lune, dans une démonstration de savoir-faire technique et de volontarisme assez remarquable. C’était le pays où tout semblait possible, où le petit immigré pouvait espérer se construire un destin hors du commun, un pays où la vivacité entrepreneuriale se mesure encore à des noms comme Apple, Microsoft, Google ou Facebook.

Un rêve devenu un cauchemar

Même si les États-Unis ont sans doute conservé un certain dynamisme entrepreneurial, sur beaucoup d’aspects, le rêve n’est plus qu’un rêve justement. Contrairement à ce que suggère l’accession de Barack Obama à la présidence de la République (et qui a contribué à son élection), la société étasunienne est beaucoup plus figée que les sociétés de l’Europe continentale. L’ascenseur social fonctionne mieux en France ou en Allemagne, comme le souligne The Economist.

L’explosion du coût des études supérieures provoque une forte reproduction sociale, comme le montre Paul Krugman dans son livre « L’Amérique que nous voulons », à moins d’être surdoué. Pire, une majorité de la population s’appauvrit puisque le revenu médian a diminué de 7% sur les dix dernières années, cette baisse étant compensée par le recours à l’emprunt, qui a mené à la grande crise de 2008. Et que dire d’un système de santé cher et à la couverture non universelle.

En outre, même si les rues de New York sont plus sûres, la société étasunienne est une société extrêmement violente. Avec la libre-circulation des armes à feu, le taux d’homicide y est comparable aux pays Africains et 3 à 8 fois supérieur aux pays européens. Même sur la route, la proportion de victimes rapproche davantage les États-Unis des pays en voie de développement des pays d’Europe occidentale. Bref, les États-Unis sont une société violente.

Les États-Unis ne font plus rêver...

Les États-Unis ont longtemps été et pour beaucoup un rêve abusivement appelé américain. Mais quand on regarde la réalité en face aujourd’hui, cette société semble s’être transformée en cauchemar que les autres sociétés occidentales devraient bien veiller à éviter.

Marianne2

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je ne suis pas tout à fait d'accord avec vous , les USA ne sont en rien comparable avec des pays en voie de développement comme les pays en voie de développement occidentaux. Certes , c'est le continent où le taux de criminalité est l'un des plus élevés , néanmoins , comparés aux autres pays ou état orientaux , je trouve que les USA paraissent si je puis dire pour un état " Saint " . Et il ne faut pas confondre tout le monde vis-à-vis du port d'arme , ce n'est pas parce qu'ils ont une arme que se sont d'office des meurtriers ou des fous furieux .