Ci dessous, des extraits d'un texte du 16/01/07 signé Bernard Lubat et qui à l'heure des élections municipales, permettra de rouvrir le débat sur le subventionnement public de la création artistique et plus largement des politiques culturelles locales. Nous reviendrons prochainement sur ce thème en essayant de décripter l'action de la mairie d'Oloron en la matière, durant le mandat qui s'achève.
"Il faudrait donc comprendre que le subventionnement public n’est « moral » que s’il est justifié, sanctifié, officialisé par plein, plein, plein d’entrées payantes. Et que donc, il convient de ne subventionner que les festivals qui font plein, plein, plein d’entrées payantes. Payantes pour qui ? Pour quoi ? Ça, on ne sait pas, c’est pas dit, on a le choix. Ça rappelle l’affirmation célèbre d’un ancien et toujours candidat aux élections présidentielles prochaines : « Il faut aider la création artistique à condition qu’elle soit du goût du public », Jean-Marie Le Pen. Une nouvelle mouture de la méthode Coué ! L’affirmation de la place et fonction de l’expression artistique contemporaine réduite au divertissement, à la décoration, à la consommation… démagogie participative tout azimut, mépris des citoyens, que demande le peuple ? Du pain et des jeux ? Pourquoi pas des brioches ?
Une citation de Platon : « Si tu veux contrôler le peuple, commence par contrôler sa musique ».
Et pour les entrées payantes, pas d’inquiétude, nous avons prévu de programmer des valeurs sûres, « populaires », porteuses de valeurs payantes : Zinédine Zidane, Madona, Noir Désir, Patrick Sébastien, Johnny Halliday, les Chœurs de l’Armée Rouge, Holliday on Ice, Star Academy, des hélicoptères, des services de sécurité privés avec chiens et vidéosurveillance, des parkings géants, des scènes et espaces de concentration conséquents.
La Hestejada de las arts d’Uzeste Musical consiste (nous l’avons appris par la pratique) à grandir sans grossir. Il s’agit bien de développement durable. Développer sans en détruire l’humus, sans en édulcorer le sens dans la passionnante « passisimplicité » (Jacques Derrida) de la dialectique élitaire/populaire, bien au-delà et en deçà de ce qui est constamment, en boucle, rabâché, l’affirmation du couple infernal (semble-t-il indépassable) populisme/élitisme.
En tant qu’artiste citoyen indigène cultivateur de cultures, je me soucie du goût du public d’aujourd’hui et de toujours : je lutte contre. Sachant (c’est ma responsabilité) comment il est conformaté traqué « entubé » « réalitélévissé » staracadémissionné trompé exploité par la marchandisation « artistique » ultralibérale, les stars sont comme tout le monde, c’est difficile d’être riche, beau et célèbre, et de gauche (certains y arrivent dit-on !). Comme disait Paul Valéry : « Les goûts sont faits de mille dégoûts ». Si tous les goûts sont dans la nature, certains sont néanmoins plus nauséabonds que d’autres. Le goût à l’exclusion, à la simplification, à la xénophobie, aux racismes par exemple. La haine de l’art consciente ou non, c’est-à-dire la peur de l’autre, de soi, de l’inconnu, du différent qu’on ne comprend pas, qu’on ne cherche pas à comprendre, n’annonce pas des lendemains qui tentent. Ici encore, on est loin des désirs d’avenirs.
Quand on ne pense pas ce que l’on dit… on ne dit pas ce que l’on pense. Forcément, on ne sait pas ce que l’on pense, alors on compense. On ne sait pas ce que l’on dit et on dit des couillonnerie au front desquelles personne, ni vous ni moi, n’est à l’abri."
Texte complet et élément du débat sur le site d'Uzeste Musical
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