Pierre Moureu, un Béarnais effectuant un tour du monde à vélo, s'est retrouvé au coeur des émeutes qui ont embrasé la capitale tibétaine. Il témoigne sur son blog où il a publié des photos.
Morceau choisi tiré de son blog : « Les gens dans leur majorité ne volent pas, mais détruisent et "libèrent l'espace", "récupèrent une partie du territoire", comme il m'a été dit. La foule se déchaîne alors contre des dizaines et des dizaines de magasins. Dans les rues brûlent d'innombrables foyers dans lesquels vélos, motos, vêtements, marchandises diverses, frigos et bouteilles de gaz se consument avec le danger permanent d'explosions qui ne tardent pas à se faire entendre dans toute la ville. Je vois des voitures renversées, la majorité étant en feu, un camion de militaires lui aussi mangé par les flammes, des tas de vélos de plusieurs mètres de haut eux aussi en proie aux flammes. La ville se couvre d'un épais nuage de fumée noire à travers lequel le soleil a du mal à percer. Le vent attise ces foyers géants. Nous sommes au maximum une dizaine d'Occidentaux à être restés dans les rues, les autres étant retranchés dans les hôtels environnants. Régulièrement, des mouvements de foule se produisent. Au détour d'une rue, je me retrouve face à une charge des militaires qui remontent au pas de course une avenue. Les gaz lacrymogènes fusent. Je cours. Je tousse. Mes yeux rougissent. Je crache. Noir. Je reprends mes esprits dans une ruelle, au milieu de nombreux Tibétains dans la même situation que moi. »
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